Les nouveaux projets du Musée Jenisch : entretien avec Nathalie Chaix, la directrice

Nathalie Chaix musée jenisch ©LaetitiaGessler

Arrivée à la direction du Musée Jenisch Vevey en 2019, Nathalie Chaix poursuit sa mission de “transmission et de partage” auprès du public.

Après 5 ans dans les murs de ce musée réputé à l’international, la Veveysanne d’adoption se réjouit avec toujours autant de ferveur de voir cette place culturelle vibrer au rythme des projets.

Alors que de nouvelles expositions vont être présentées au mois de mai au Musée Jenisch, la directrice des lieux dévoile les projets sur lesquels l’équipe travaille en coulisse et les surprises qui attendent le public à la rentrée.

Retrouvez par ailleurs, notre article sur le Chaplin’s world : le directeur annonce des nouveautés pour ce printemps.

(Photo de Nathalie Chaix : Laetitia Gessler)

“Au Musée Jenisch, nous avons une approche inclusive de l’art”

D’ici la fin du mois d’avril, les expositions temporaires vont se terminer et laisser place à d’autres œuvres pour l’été. Quelles seront les nouvelles thématiques abordées?

A partir du 17 mai et jusqu’à fin août, trois nouvelles expositions prendront place. Tout d’abord, “La main (et) le gant”, où nous présenterons des dessins, estampes, sculptures, peintures et vidéos sur ce thème.

Puis, en parallèle, nous installerons l’exposition “Kokoschka à portée de main”, grâce aux œuvres de la Fondation Oskar Kokoscka que nous abritons au Musée Jenisch depuis 1989.
Enfin, nous présenterons des gravures sur bois de Pierre Aubert, au sein de l’exposition “Pierre Aubert. Maître des bois”.

Une salle du Musée Jenisch est consacrée à l’artiste Oskar Kokoschka.

D’ici là, le Musée Jenisch propose de nombreux événements et rencontres autour de l’art. Cette offre séduit-elle les Veveysans?

En 2019, le musée accueillait environ 13 700 visiteurs. En 2022, ils étaient 30 000 et l’an dernier, 21 000. Nous sommes très contents de voir que l’image du musée est très dynamique.

La médiatrice notamment fait un travail remarquable afin de diversifier l’offre: nous avons été les premiers à proposer de l’art thérapie, à mettre en place un programme bien-être avec du yoga et des pilates, nous avons ouvert des cours d’histoire de l’art accessibles à tous, des ateliers pour enfants et adultes, des artistes viennent en résidence…

Au Musée Jenisch, nous avons une approche inclusive et attrayante de l’art.

Nous sommes très sérieux dans notre travail scientifique et nous avons la volonté de faire ressentir des émotions au public. Nous voulons que les gens viennent comme ils sont. Pas besoin d’un bagage culturel ou théorique.

On propose un moment au musée hors du temps et de l’agitation du quotidien, afin qu’ils ressentent, en sortant, le bien être que le musée leur a procuré.

Comment allez-vous surprendre le public cette année? Sur quoi travaillez-vous actuellement?

Le public ne le voit pas mais nous menons depuis 2021 un programme de recherche sur la provenance des œuvres de nos collections, grâce à l’Office fédéral de la culture.

L’objectif est de vérifier que nous ne sommes pas en possession d’œuvres qui auraient été spoliées durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’est pas le cas, fort heureusement.

À l’automne 2024, nous présenterons pour la première fois le résultat de ce travail d’enquête sous la forme d’une exposition intitulée D’où je viens. Chaque œuvre racontera alors son parcours à la première personne.

Par ailleurs, courant avril nous allons débuter une campagne de mise en ligne de nos collections sur notre site. C’est encore un travail de l’ombre, comme de nombreuses tâches au musée.

De nombreuses gravures sont exposées au pavillon des estampes du Musée Jenisch.

En effet, en tant que visiteur, on ne sait pas toujours quel sont les métiers exercés au musée. Pouvez-vous citer quelques-unes de vos missions?

Ce que les gens ne voient pas, c’est le plus gros du travail. Au quotidien, nous avons la charge de la conservation des œuvres, des inventaires, des campagnes de restauration, du conditionnement…

On s’occupe aussi de l’enrichissement des collections, on gère les achats, les legs et donations.
On peut citer le travail de la régisseuse, qui gère les demandes de prêt. Il y en a eu 750 en 2023 : vers New-York, le musée Marmottan Monet à Paris, le Musée Guggenheim de Bilbao, vers l’exposition Vuillard et le japonisme au musée de l’Hermitage, etc.

On peut citer également le métier de technicien. Ce sont les personnes qui encadrent, qui accrochent les œuvres.

Vous dirigez le Musée Jenisch depuis 5 ans maintenant, après des responsabilités exercées à Genève. Comment vous épanouissez-vous à Vevey?

On habite à Vevey avec ma famille et on adore! Cette ville est chaleureuse, ses habitants accueillants. J’ai toujours travaillé dans le secteur public, au service des citoyens.

Alors j’aime valoriser et transmettre le patrimoine artistique incroyable de ce musée qui embrasse 5 siècles de création. Les œuvres sont d’une telle beauté! D’autant plus que ce lieu est à taille humaine, que l’équipe est très engagée.

J’ai par ailleurs la chance de côtoyer des artistes vivants qui œuvrent en terres vaudoises et au-delà. Tout ça est vraiment stimulant.

Retrouver toute la programmation culturelle sur le site du Musée Jenisch de Vevey .

 

 

 

 

 

 

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