A l’hôtel Victoria de Montreux, palace de 51 chambres, les hôtes dorment, mangent et vaquent à leurs occupations dans un décor de musée séculaire.
En activité depuis un siècle et demi, cet établissement fut la propriété d’un marchand d’art, avant que Toni Mittermaier ne l’acquiert en 1980.
Après une cinquantaine d’années à la tête de l’institution montreusienne avec sa femme Barbara, le couple a laissé la main à leur fils unique, Antoine Mittermair, diplômé de l’Ecole hôtelière de Lausanne.
A 25 ans, le jeune homme qui épanouit dans ce milieu depuis son adolescence, dirige la propriété ainsi qu’une cinquantaine de collaborateurs.
Un an après sa prise de fonction, il dévoile comment il espère faire perdurer la renommée de l’établissement familial.
Retrouvez l’interview de Stéphane Décotterd l’unique chef étoilé de la Riviera, voisin du palace à Glion.
Hôtel Victoria de Montreux: rencontre avec Antoine Mittermaier, héritier du palace à 25 ans
Prendre la relève de vos parents a toujours été votre ambition?
J’avais envie de reprendre l’établissement familial depuis longtemps. C’est pour ça que je suis allé à l’école hôtelière de Lausanne.
Depuis mes 15/16 ans, je vais aux congrès des Relais et châteaux, je fréquente les hôteliers de la région.
J’ai fait mes expériences au Montreux Palace, à l’Hôtel des Trois Couronnes à Vevey, à Saint-Moritz ainsi qu’à Paris.
Tout cela m’a ouvert l’esprit et aiguisé mon sens de l’accueil.
Comment vous sentez-vous un an après vos débuts à l’hôtel Victoria de Montreux?
Je savais comment allait être ma vie lorsque j’ai pris mes fonctions: un rythme plus soutenu, l’obligation d’être plus consciencieux, des journées très longues… Il est important pour moi d’être présent et de montrer l’exemple.
J’apprécie mon rôle qui me permets d’être très ancré dans la région. J’ai eu la chance de pouvoir nouer des liens très forts avec la clientèle, nos fournisseurs et certains confrères Hôteliers Restaurateurs.
Lorsqu’on reprend un rôle de direction on est toujours confronté à de nouveaux challenges. Il faut prendre les bonnes décisions rapidement et se montrer créatif. Il faut savoir gérer sa pression quotidiennement.
Etes-vous parvenu à prendre vos marques ?
J’ai tout de suite mise en place un système de gestion informatique et comptable. Ce qui prend le plus de temps c’est d’affiner mon style de management.
Mes parents s’occupent encore de l’administratif mais ils se détachent peu à peu de leurs responsabilités depuis que j’ai repris les rênes. Ils sont 70 et 84 ans aujourd’hui.
Comment moderniser un palace comme l’hôtel Victoria de Montreux?
Je distingue la manière de travailler et l’identité de la maison. Toutefois, beaucoup de collaborateurs ont 30 – voire 40 – années de maison et je dois apporter de l’innovation. Le plus important, c’est de bien communiquer. Trouver le juste milieu et la bonne approche.
Les modes de consommation de la clientèle évoluent. Parvenez-vous à vous adapter?
Je crois beaucoup en l’expérience de la destination. Nous évoluons dans un territoire incroyable avec le lac, la montagne, des activités été comme hiver, ainsi que de nombreuses expériences culturelles.
Je pense qu’on peut encore développer l’attrait touristique de notre région.
Je travaille également sur l’expérience hôtelière. Nous souhaitons occuper notre clientèle tout au long de son séjour et je développe également nos actions sur les séminaires pour les saisons creuses. Tout cela porte ses fruits.
Vos parents ont géré l’hôtel en couple durant des années. Est-ce un modèle qui vous inspire?
Mon père n’a jamais pris un jour de congé alors que j’essaye de conserver du temps pour moi, de faire du sport afin de m’aérer l’esprit.
D’un côté, c’est bien d’avoir une personne de confiance avec qui on peut échanger sur la journée.
De l’autre, c’est agréable de vivre avec une personne qui a sa propre profession, afin de parler d’autre chose à la maison que de l’hôtel… Les 2 modèles se valent. Je ne sais pas ce qui me tombera dessus!